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Campagne de soutien psychologique

Après la libération : Traumatismes et discriminations

Après 2023, parmi les prisonniers parrainés en France et en Europe grâce à LIBERTAS, seuls 2 sont restés internés à Bakou. L’un d’eux est Ludvig Mekerchyan, parrainé par la ville de Bourg-lès-Valence.

 

Pour les autres, la vie après leur libération constitue une deuxième épreuve. Après de longs mois, voire des années d’emprisonnement et de soumission à des maltraitance provoquant un trauma physique et psychique du fait des tortures, abus, humiliations et privations, les 3 problèmes suivants s’opposent au retour à une vie normale pour eux même ainsi que pour leur famille et ils sont incapables de surmonter seuls ces problèmes:

 

  • Trauma inhérent à l’expérience vécue

Il s’avère qu’après une période allant d’un à deux mois de gel du trauma subi, celui-ci remonte à la surface de manière abrupte sous la forme de troubles de stress post traumatique causant des difficultés psychologiques, relationnelles, familiales et sociales, avec des conséquences sociales importantes pour eux et leur entourage.  

N’étant pas en mesure de se confier à leurs conjointes et enfants, ils font des efforts pour retenir leur émotion qui se transforme en agressivité envers eux-mêmes ou leur entourage, dont ils souffrent, comme en souffrent leurs proches.

  • Stigmatisation par la société

Outre les difficultés inhérentes à leur vécu traumatisant en tant que captif, les prisonniers libérés se heurtent systématiquement à un accueil hostile par la société environnante qui les stigmatise en les considérant comme des traitres potentiels qui se seraient laissés capturer sans résister, les accusant de ne pas avoir commis un suicide pour éviter la captivité, accusations aggravées par le déshonneur d’avoir subi des abus, notamment sexuels, pendant leur captivité. Loin de se sentir soutenus par la société, les voisins, la famille et les institutions, le prisonnier libéré fait face à une nouvelle stigmatisation par son environnement comme par les personnels de l’administration.

 

  • Précarité sociale 

Les prisonniers libérés sont confrontés à des difficultés d’insertion sociale et professionnelle. Ayant perdu leur emploi ou interrompu leurs études à la suite de leur internement, leur isolement physique et psychologique se poursuit en raison de leur incapacité de retrouver une place sur le marché du travail afin de répondre aux besoins matériels de leur famille. De plus, ils ne bénéficient pas de pensions allouées aux blessés de la guerre : en l’état actuel de la législation arménienne, les dégâts psychologiques et physiques de leur incarcération ne sont pas considérés comme des préjudices subis par la guerre. Il s’en suit une précarité croissante qui nourrit à son tour l’isolement psychologique et social de ces anciens internés.

 

Programme d'accompagnement psychologique

Sur la base de ce constat, et pour s’attaquer à minima au premier problème, LIBERTAS s’engage à prendre part, en 2025, à un programme de suivi psychologique des prisonniers libérés et de leur famille, appuyé sur une étude d’évaluation des besoins, préparée à partir d’une large enquête initiée par LIBERTAS, et réalisée par des équipes composées de psychologues et de travailleurs sociaux.

A la suite de cette étude d’évaluation, un programme sera mis en place par une commission mixte de responsables de trois entités avec le collectif LIBERTAS : le CICR (Comité international de la Croix rouge) d’Arménie avec ses équipes de médecins, psychologues et travailleurs sociaux , le Centre INTRA de santé mentale d’Erevan dirigé par le Prof. Khachatur GASPARYAN et les avocats des droits humains Siranush SAHAKYAN et Artak ZEYNALYAN du Centre international de Droit comparatif.

Le Centre INTRA de santé mentale d’Erevan est partenaire de coopération avec « Santé Arménie » et l’Hôpital du Vinatier de Lyon.

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